Phaesthan est issu de la haute noblesse des terres du Nord, où sa
famille règne en maître depuis d'innombrables générations. Neveu du Roi
Hugues de Payns, célèbre pour ses sept filles sublimes et son absence
de descendance mâle (certains parlent de malédiction), il était
pressenti pour hériter du trône à la mort du roi, tout comme certains
de ses cousins. La jeunesse de Phaesthan fut celle d'un noble riche et
puissant, en d'autres termes une jeunesse dorée où la débauche est à
l'honneur, là où tout n'est que luxe, calme et volupté... En parralèlle
des longues leçons avec son précepteur, Phaesthan s'adonnait aux
plaisirs du vin, de la chair, des duels et autres complots sans limites
aucunes si ce n'est celles de la physique. Son absence totale de morale
l'entraîna dans de sordides affaires, mêlant violences, drogues et
filles de joie. Mais rien ne pouvais arrêter un adolescent de sang
royal, et sa mère dût à de nombreuses reprises couvrir les
élucubrations de son fils chéri. Mais ces dommages collatéraux ne
pouvaient rester indéfiniment caché aux yeux du monde extérieur.
Le
jour de ses dix-sept ans, Phaesthan se rendit à une grande foire
commerçante dans une petite ville voisine. En plus de l'occasion de
dilapider des sommes considérables, c'était l'occasion de participer à
son premier vrai tournoi, où il pourrait calenger (ndlr. c'est du
moyen-âgeux. ^^) des chevaliers accomplis et séduire de jeunes
pucelles. Lors de la finale, Phaesthan, à qui la chance avait sourit
jusque là, se trouva face au fils de la plus riche famille bourgeoise
de la contrée, un homme réputé perfide et vicieux.
Après avoir couru
déja trois lances, les deux combattants se faisaient à nouveau face
lorsque Phaesthan vit que Mordak, cet infâme, enduisait son fer d'un
liquide vénéneux. Avec un peu de chance la sangle sabotée de sa selle
ferait choir ce perfide avant qu'il n'inocule son poison...
Après
que Mordak ait été trainé hors de la lice, Phaestthan fut célébré
vainqueur, et il dédia sa victoire à son cheval (dont les fers avaient
broyé l'épaule de ce parvenu de Mordak) avant d'être pris à partie par
le frère de l'infortuné bourgeois. Ils convinrent de se retrouver plus
tard dans la soirée pour régler leurs différents.
Le combat fut
rude, mais Phaesthan et ses amis l'emportèrent sur leurs adversaires.
D'ailleurs, Phaesthan parvint à trancher la gorge de deux de ces
infâmes pourceaux. Il apprit ultérieurement que ses victimes étaient
des fils de notables, dont l'un le frère même de Mordak, mort de ses
blessures quelques heures plus tôt. Cette fois, les ennuis risquaient
vraiment d'arriver.
Quelques jours plus tard, le père de Phaesthan
fut tué en duel par celui des deux coqs dorés. Ivre de chagrin et
d'alcool, Phaesthan eut un léger différent avec son frère, qui finit
défenestré. Sa mère se jeta du donjon plus tard dans la soirée,
terrassée par la douleur. Seul, sans famille, haït par tous, Phaesthan
fut renié par le roi, qui désigna un de ses cousins comme légitime
successeur. Il dût se résoudre à quitter le royaume, et flotta entre le
mercenariat et le banditisme.
Nous retrouvons Phaesthan cinq ans
plus tard. Apatride, il est aussi amnésique. En effet, impossible de ce
souvenir de ce qui c'est passé les deux ans précédents. Ses derniers
souvenirs ne sont que massacres, occultisme et perversité. Sans le
sous, affamé, blessé, Phaesthan ère dans une foret et trouve refuge,
aux portes de la mort, dans un petit monastère.
Deux ans plus tard,
Phaesthan est un homme nouveau. Outre la foi et la santé, notre homme à
retrouvé l'espoir et la confiance en l'humanité. Il a raccroché les
armes et officie comme jardinier dans le jardin médicinal du monastère.
Après avoir découvert la philosophie, les arts, la médecine et la
littérature, Phaesthan a tiré un trait sur le passé et envisage de
rester ad vitam dans ce sanctuaire de paix, dont la joaillerie et les
enluminures en font la renommée. Malheuresement, la popularité a aussi
ses défauts. Phaesthan le comprit lorsque des routiers (ndlr. lire
"brigands") dévastèrent le monastère en son absence. Tout avait brûlé,
les livres antiques, les plantes rares, les cadavres, tout. Sauf les
bijoux, pièces d'or, enfin même tout l'or en général jusqu'aux objets
de cultes, car ces richesses avaient été dérobées.
Une fois de
plus seul, Phaesthan prit quelques affaires parmi les décombres et
s'enfonça dans la foret. Au bout de quelques heures, il s'abrita au
pied d'un grand chène qu'il connaissait bien, alluma un feu, avala
quelques nourritures et s'assit. Il se mit à réfléchir, pensant à sa
vie antérieure, à ce qu'il avait gâché, à ceux qui l'avaient lâché..
Désormais il ne consacrerait sa vie qu'à faire le Bien, à aider le
faible, la veuve, l'orphelin, pour en quelque sorte expier ses fautes
passées.
Il sombra dans le sommeil, le long du feu mourant.
Le lendemain matin, il déterra son épée enfouie au pied de l'arbre et se mit à marcher........
Sam 23 Fév 2008 - 20:26
