Nous sommes samedi et depuis hier au soir tu m'as rejoint ainsi que ton petit frere.
Tu t'es levée, lavée, habillée et je ne sais pourquoi tu tressautes sur place.
Dans tes yeux gris bleu cette étincelle si douce et vive à la fois.
Et oui ma belle c'est le grand jour. Celui pour toi de sentir le vent de profiter de doux paysages. Celui pour moi de te sentir toute contre moi, toi qui es ce que j'ai de plus précieux.
Je te tends ton casque, vérifie que tu es convenablement habillée, tant pour le froid que pour ta protection physique.
d'un geste mal assuré tu le passe, je te sangle te demandant si tu n'es pas trop génée.
Il est temps de sortir la machine du garage, un coup de démarreur et la machine se remet à vivre. Son bruit sourd te ravi.
Nous sommes prets. Je te prodigue les derniers conseils :
si ca ne va pas tu me tapes sur la cuisse, tu me sers bien et te colle contre moi.
Je t'aide à te hisser derriere moi, te demande si tu es bien installée et c'est parti. une petite promenade de 20 km nous permettant tour à tour de batifoler avec le bord de la forêt, du lac d'ou se dégage les brumes du matin, ce paysage nous laisse sans voix, toi moi le bruit rauque presque feutré pour ne pas t'effrayer.
il est temps de biffurquer, petit passage par le centre ville où les regards pour une fois sont partagés entre la machine et toi. Le 999 ne t'en veut pas, il est fier de te porter tout comme moi de te guider.
une petite côte et nous y sommes, en vue plongeante et dégagée, le somptueux panorama des méandres de la seine, de l'eure qui la taquine.
Nous sommes bien.
Tu continue de te tenir collée à moi je te sens heureuse. Les quelques virages, la traversée du pont et il est temps de rentrer la belle. Ton regard vaut tous les mots du monde. Je te retire le casque délicatement, ta chevelure blonde s'en extirpe, ton regard azur me raconte tout ce que tu as ressenti.
Il est l'heure de rentrer au chaud.
Ce moment hors du temps est si rare il rend les petits tracas du quotidien bien loin.
Nous en vivrons bien d'autres je crois jusqu'au moment ou tu me diras papa je t'aime beaucoup mais c'est derriere l'homme de ma vie que je veux partager ces instants...
Tu as 8 ans, tout le temps ma puce...
juste le mot d'un papa qui comme tout autre je le pense est partagé entre le bonheur de ces instants magiques de la balade et la peur de ce qui pourrait arriver malgré toute la prudence du monde
juste le mot d'un papa qui comme tout autre je le pense est partagé entre le bonheur de ces instants magiques de la balade et la peur de ce qui pourrait arriver malgré toute la prudence du monde